Sewol 2 - Benoit Baudinat
Sewol 2 - Benoit Baudinat
Sewol 2 - Benoit Baudinat
Sewol 2 - Benoit Baudinat
Sewol 2 /// vidéo /// Montage d’images argentiques moyen format 6 x 6
6 min 06 sec /// 2017 /// Traduction : Miseon Park
SEWOL 2 doit son nom au ferry coréen, le Sewol, naufragé le 16 avril 2014, entraînant par le fond 304 personnes, principalement des enfants. La semaine du naufrage, j’aurais dû me trouver à Séoul, mais j’ai finalement annulé mon voyage pour assister à la naissance de mon fils, en France. Un an plus tard, je me suis finalement rendu à Séoul, et j’ai assisté aux manifestations massives des Coréens — durement réprimées — qui demandaient, et demandent toujours, la vérité et la justice après cette tragédie. Mon coeur est avec eux.
Ma rencontre avec la Corée a durablement impacté ma vie et mon travail, par son histoire, ses récits et ses falsifications, son rôle sur la scène géopolitique mondiale, sa vertigineuse richesse culturelle, ses peuples, et son statut bitter sweet de support de pensée pour l'occident (les enjeux opposant tradition et modernité, la DMZ, la technologie, le rapport aux USA, le rapport au Nord, les scandales étatiques et leurs conséquences sur le pouvoir, les jeunes générations...).
Ces images et le texte qui les accompagne racontent l’histoire d’une eau qui monte, d’une société qui meurt, d’une tragédie à venir. Mais c’est aussi l’endroit d’une forme de sérénité, de contemplation, de renaissance. L’eau qui remplit, et déborde. L’eau dans laquelle on se noie, l’eau dans laquelle on vient au monde.
Les photographies en noir et blanc montrent une Corée difficile à dater. Nous ne voyons pas la modernité, pas plus que le passé historique. Nous voyons des images qui pourraient appartenir à plusieurs époques, ou à une reconstruction, un décor.
Le texte est envisagé comme un récit d’anticipation à contre-sens, une spéculation narrative à rebours. Les mots reviennent, comme un disque rayé, c’est un message parvenu d’on ne sait où et qui, peut-être, s’est détérioré en chemin.
Mon film doit beaucoup à un autre : La Jetée, de Chris Marker (1962). Il pourrait commencer par les mêmes mots : Ceci est l’histoire d’un homme, marqué par une image d’enfance.
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Traduction : Miseon Park